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mercredi 31 octobre 2012

La culture haïtienne se raconte

Publié le 29 Octobre 2012
Samuel Leduc-Frenette
L’auteur Guerdy Jacques Préval publie un livre sur l’histoire de la culture haïtienne
Après avoir raconté l’histoire haïtienne depuis Christophe Colomb dans un premier tome, l’auteur, enseignant et peintre Guerdy Jacques Préval publie un second ouvrage à saveur historique. Sauf que cette fois, il n’est plus question d’histoire politique et événementielle. L’homme s’attaque dans Histoire de la culture haïtienne à la « présence de la culture populaire dans toutes les activités sociales, économiques, religieuses et politiques » de la Perle des Antilles.
Publié en 2008, le livre qu’il a consacré à l’histoire politique de son pays d’origine a tracé la voie à l’opus consacré à la culture de deux façons. D’abord, parce que M. Préval prétend que de 1915 à 2007, il était interdit de faire de l’histoire d’Haïti dans le pays même. Son livre constitue donc une sorte de première dans le champ historiographique haïtien et une base pour toute recherche sur le sujet qui serait réalisée ensuite.
Enfin, parce que pour écrire une histoire de la culture, une telle base peut également s’avérer utile. « L’histoire d’Haïti m’a permis de cerner l’histoire culturelle », lance l’auteur.
« Avant ce livre-là, il n’y avait aucun livre sur la culture haïtienne », soutient-il, comme quoi son deuxième livre est une contribution tout aussi originale que la première à la connaissance.
Un troisième tome est en chantier. Il sera consacré à l’instabilité chronique qui affecte le pays depuis sa création.
« Il y a une sorte de continuité politique aujourd’hui. Ça ne s’est jamais vu auparavant, estime-t-il. Aujourd’hui on peut dire n’importe quoi du gouvernement en présence. » Cette situation prévaut depuis que René Préval—son cousin—, a repris le pouvoir de 2006 à 2011.

Un parcours atypique
M. Préval n’a pas de formation en histoire stricte. À son arrivée comme étudiant à Montréal, en 1972, il avait en poche un diplôme d’études en beaux-arts. Dans la métropole, il a étudié le dessin industriel dans une école spécialisée avant de poursuivre un baccalauréat en design de l’environnement, mineure en environnement, de même qu’une maîtrise spécialisée en conservation et patrimoine.
Au cours de sa carrière, il a enseigné en Haïti de 1986 jusqu’au coup d’État de 1991. Depuis son retour, il a travaillé dans plusieurs organismes du milieu communautaire à faire de l’éducation à la citoyenneté.
Dans ses écrits, son intérêt porte d’abord sur l’ethnoculture haïtienne. Pour preuve, avant d’écrire un livre d’histoire politique, il avait abordé l’histoire de la culture musicale haïtienne dans un précédent ouvrage.
Mais sa formation pluridisciplinaire et l’intérêt que lui ont transmis ses parents—tous deux ont étudié l’Antiquité à l’université de la Sorbonne—ont fait de lui un chercheur déterminé qui n’a pas hésité à aller fouiller les archives de Port-au-Prince, Paris ou Montréal pour étayer ses écrits.

Manque de culture
L’auteur d’Histoire de la culture haïtienne veut que son livre soit lu de tous : autant les Québécois que les Haïtiens de la diaspora ou ceux qui demeurent dans leur île sont invités à le faire.
Au cours de l’entrevue, il trace d’ailleurs certains parallèles entre les sociétés québécoise et haïtienne, comme les liens historiques qui ont uni les deux peuples.
« On a des Desmarais en Haïti, nomme-t-il en référence à la puissante famille derrière la société Power Corporation. On a des Lévesque aussi. »
D’ailleurs, lorsqu’il est question de culture comme dans son livre, M. Préval souhaiterait une plus grande fierté de la part des Haïtiens. Un peu comme ce qu’il constate chez les Québécois.
« S’il y a un modèle que les Haïtiens devraient suivre, c’est le modèle québécois », dit-il, parce que quand on prononce “Qué...”, on n’a pas encore prononcé “Québécois” que ceux-ci se retournent déjà. Quand tu dis “Haïtien”, l’Haïtien garde la tête droite, car il n’ose pas s’identifier à sa culture.

S’il trouve que les jeunes Haïtiens ont un sentiment d’appartenance fort, ce n’est pas le cas de l’élite intellectuelle et de la bourgeoisie du pays antillais.
« Si l’élite s’identifie à cette culture, elle va automatiquement faire corps avec la classe défavorisée. Ils veulent garder une distance. Ces gens-là préfèrent s’identifier à d’autres cultures étrangères », déplore-t-il. Un sujet pour un prochain livre?
Le livre Histoire de la culture haïtienne est normalement disponible à la librairie Olivieri (5219, chemin de la Côte-des-Neiges) et à boutique Carré d’arts (5357, boul Henri-Bourassa Est).
http://www.linformateurrdp.com/Culture/2012-10-29/article-3109733/La-culture-haitienne-se-raconte/1



Haïti-Justice / Affaire Clifford Brandt : Le FBI désormais de la partie


P-au-P, 30 oct. 2012 [AlterPresse] --- L’organe d’enquête du gouvernement américain, plus connu sous le nom de bureau fédéral d’investigation (Federal bureau of investigation / FBI) participe, désormais, à l’enquête relative au dossier du réseau de kidnappeurs, dont l’homme d’affaires Clifford Brandt, arrêté le lundi 22 octobre 2012, serait le chef, fait savoir le directeur de la police nationale d’Haïti (Pnh), Godson Orélus.
« Aucune instance (internationale) n’a contribué aux opérations qui ont conduit à l’arrestation de Clifford Brandt et de certains de ces acolytes », explique Orélus.
Des enquêteurs américains du FBI sont déjà en Haïti pour prendre part aux investigations, en vue de l’arrestation de tous les autres kidnappeurs du même réseau, en cavale pour l’instant. C’est « maintenant que nous faisons appel à d’autres instances, parce que le dossier a désormais une portée internationale », continue le principal responsable de la Pnh, qui n’a pas donné de détails sur l’aspect “international” de l’affaire Clifford Brandt.
Le secrétaire d’État à la sécurité publique, Réginald Delva, annonce, de son côté, le retour dans le pays, d’anciens victimes de ce réseau, qui seraient même prêtes à témoigner
Les actions, visant le démantèlement de ce corps de kidnappeurs, ne sont qu’un « début de ce qui va être mené », tente d’assurer Delva, reconnaissant qu’« il y a d’autres gangs qui opèrent » dans le pays (cf.
Le conseil supérieur de la police nationale (Cspn) encourage la population à contribuer, avec la Pnh, au démantèlement des réseaux de malfrats, dans des déclarations faites à la presse le mardi 30 octobre 2012. [srh rc apr 30/10/2012 18:23]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article13619

Haïti – Justice : Pas de division sociale ni de polarisation dans l’affaire Clifford Brandt, selon le gouvernement

P-au-P, 30 oct. 2012 [AlterPresse] --- Le conseil supérieur de la police nationale (Cspn) rejette toute « division (sociale) » voire toute « polarisation » dans l’affaire de Clifford Brandt, membre de l’une des familles les plus riches en Haïti et incarcéré, depuis le lundi 22 octobre 2012, sous l’accusation de présumé responsable d’un réseau de kidnappeurs sur le territoire caribéen (cf.http://www.alterpresse.org/spip.php...).
Les textes de loi seront « strictement » mis en application dans le traitement des dossiers de kidnapping, sans la prise en compte des questions « d’appartenance sociale ou économique », annonce le premier ministre Laurent Salvador Lamothe, également président du Cspn, au terme d’une réunion avec tous les autres membres de cette entité.
« Sans préférence pour personne, nous allons appliquer la loi », ajoute le chef du gouvernement, au cours d’une conférence de presse, ce mardi 30 octobre 2012, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
L’arrestation de l’homme d’affaires Clifford Brandt est « une victoire des forces du bien ». interprète Lamothe qui invite la population à faire preuve de solidarité avec les forces de l’ordre pour combattre les actes criminels, comme l’enlèvement et la séquestration de personnes.
Dans le cadre de l’affaire Clifford Brandt, sont déjà interpellées 9 personnes, dont 4 sont en garde à vue et 5 autres déférées par-devant le cabinet d’instruction.
Quatre (4) policiers nationaux sont mis en isolement.
14 armes à feu (7 armes de guerre et 7 armes de poing) sont saisies ainsi que 3 véhicules et un montant de3,800.00 dollars américains (US $ 1.00 = 43.00 gourdes ; 1euro = 58.00 gourdes aujourd’hui).
Des équipements de police (bottes, képis, maillots) ont été aussi retrouvés dans les maisons perquisitionnées et qui servaient de cachette à ces kidnappeurs.
Les locataires (dont les noms n’ont pas été cités) des maisons, que les kidnappeurs ont utilisées comme lieux de séquestration, seront également mis en examen par les autorités judiciaires.
A côté de Lamothe, ont participé, à la réunion du Cspn du 30 octobre 2012, le ministre de la justice et de la sécurité publique Jean Rénel Sanon, le ministre de la défense Jean Rodolph Joazil, le secrétaire d’État à la sécurité publique Reginald Delva et le directeur général de la police nationale d’Haïti Godson Orélus. [srh rc apr 30/10/2012 17:50]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article13618

Haïti, victime oubliée de Sandy


Haïti commence à prendre la mesure des dégâts provoqués par le passage de Sandy. Un grand nombre de victimes et de disparus sont à déplorer, emportés par des glissements de terrain, des torrents de boue causés par des inondations diluviennes. Selon les services de la protection civile de Port-au-Prince, la tempête a entraîné la mort de plus de cinquante personnes. Mais le bilan risque malheureusement de s’aggraver, en raison de la situation sanitaire qui règne dans le pays et des ravages provoqués sur les plantations.
Après plus de trois jours de pluie intense, de nombreuses voies de communication ont été emportées. Routes et ponts n’ont pas résisté ; l’accès à plusieurs villes a été coupé, ainsi qu’un axe de communication avec le pays voisin, la République dominicaine. Mais les dommages causés par Sandy aux récoltes dans le sud du pays, ainsi que le probable développement d’épidémies, comme le choléra, vont provoquer dans les jours et les semaines à venir d’autres victimes.
Le Premier ministre Laurent Lamothe a déclaré à l’agence de presse Reuters que la tempête aétédévastatrice. Selon lui, l’économie notamment « a été durement frappée ». Un appel à l’aide internationale a été lancé. « Toute les récoltes qui ont été épargnées par l’ouragan Isaac on été détruites par le passage de Sandy » a-t-il indiqué en ajoutant que la « sécurité alimentaire du pays est dorénavant problématique ».
Le pays a connu à de nombreuses reprises des crises dues à l’augmentation du prix des denrées alimentaires. Depuis avril 2008, l’instabilité politique fragilise un pays où les manifestations de la faim sont légions. Jean Debalio Jean-Jacques, du Ministère de l’Agriculture, ne craint que la perte massive des récoltes « n’aggrave la situation » d’autant que « tout ce que les paysans avaient en réserve, le maïs, les tubercules, tout a été détruit ».
De nombreuses personnes avaient déjà préparé leurs champs pour les cultures d’hiver, mais ceux-ci ont été également touchés. Dans la ville d’Abricots, à l’ouest du pays, la population se remet encore difficilement des effets du passage de l’ouragan Tomas en 2010 et d’une récente sécheresse. « Nous allons avoir une famine dans les prochains jours » a affirmé le maire de cette localité, Kechner Toussaint. « C’est un désastre agricole, poursuit Toussaint, Les plantations des productions locales – arbres à pain et bananes – ont été emportées par le vent et détruites par les fortes pluies ».

Dans la région de l’ouest de Grand Anse, un bateau, qui régulièrement acheminait des denrées depuis la capitale et emportait lors de son voyage retour les produits de la région pour les vendre à Port-au-Prince, n’a pu effectuer le moindre trajet depuis plus d’une semaine en raison de la tempête. Le prix des produits de base, tel que l’essence, ont d’ores et déjà augmenté. Dans la région montagneuse de Camp Perrin, au sud de la péninsule, où les premières victimes ont été dénombrées, les plantations de café ont été ravagées, alors même que la récolte devait intervenir dans les prochaines semaines.
« Le café, c’est notre compte en banque » a déclaré Maurice Jean-Louis, un cultivateur responsable d’une coopérative à Camp-Perrin. Un compte en banque sévèrement entamé par les inondations des aires de stockage. Les dégâts sont « incalculables » explique-t-il, les grains étant désormais impropres à l’export.
Dans la capitale, Port-au-Prince, Sandy a détruit des maisons de fortune et des tentes, où plus de 370 000 victimes du tremblement de terre de 2010 vivaient encore aujourd’hui. Selon les autorités du pays, plus de 18 000 familles sont sans abris après le passage de Sandy.
Une ONG a déjà noté une hausse des cas de choléra. Ainsi dans les camps des survivants du tremblement de terre, plus de 86 cas ont été comptabilisés, selon le docteur Juan Carlos Gustavo Alonso, membre de l’organisation panaméricaine de la santé. De nombreuses localités sont encore coupées du monde et ne sont accessibles que par hélicoptère. De ce fait, « Il est encore trop tôt » , selon lui, « pour se prononcer » sur le nombre de malades.
Depuis octobre 2010, plus de 600 000 personnes ont été touchées par le choléra. Cette épidémie a provoqué la mort de plus de 7 400 personnes dans le pays.
Les autorités du pays, épaulées par des organisations internationales, ont distribué nourriture, eau et denrées de première nécessité aux populations les plus touchées durant le weekend. Le Président haïtien Michel Martelly a personnellement participé à ces distributions.
Avec Reuters
http://fr.euronews.com/2012/10/30/haiti-victime-oubliee-de-sandy/

Haïti : Sandy fait 52 morts et dévaste les récoltes


À Haïti, l'ouragan Sandy, devenu depuis une tempête post-tropicale, a laissé derrière lui 52 morts. Lors de son passage dans la nuit du 24 octobre, il a déversé 50 centimètres de pluie, qui ont fait déborder les rivières dans la ville des Cayes et ses environs.
Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture a annoncé que 70 % des récoltes dans le sud du pays ont été détruites et de lourdes pertes de bétail ont été signalées.
Toujours selon le ministère, plusieurs agriculteurs pauvres n'auront rien à manger en raison des dommages causés par Sandy.
À Cuba, où Sandy est passé jeudi, on a enregistré 11 morts. En ce qui concerne les dégâts, les autorités cubaines n'en ont pas encore estimé le montant.
Pour la seule province de Santiago de Cuba, dans le sud-est de l'île, quelque 150 000 logements ont été endommagés, dont 15 300 entièrement détruits, selon les autorités locales.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/10/30/003-bilan-sandy-haiti-cuba.shtml

Sandy frappe Haïti et New York : le deux poids deux mesures du traitement médiatique


Par Dom B.
Chroniqueuse société
LE PLUS. Les caméras du monde entier sont braquées sur New York. Depuis deux jours, les médias ne parlent que de ça : l'ouragan Sandy frappant la cote est des États-Unis. Quitte à en faire beaucoup trop ? Oui, selon notre contributrice Dom., qui déplore le traitement médiatique très inégal mis en place autour de cette catastrophe.
Depuis deux jours, c'est "le jour d'après" version images truquées et de préférence terrifiantes,webcams noyées de pluie, l'apocalypse en temps réel sur écrans géants. N'oublions pas que la fin du monde est dans un peu plus de deux mois, une piqûre de rappel est toujours utile.
Durant ces deux derniers jours, le monde était en apnée, dans l'attente de la catastrophe qui devait assurément souffler la "grosse pomme" jusqu'au trognon.
Au mardi 30 octobre au matin n'aurait dû rester que quelques pépins, si l'on en juge la couverture médiatique déployée depuis 48h sur New York et Washington, et les gros titres alarmistes et terriblement funestes. Tout cela pour un ouragan même pas classé en catégorie 2, du nom de "Sandy". On fait avec ce qu'on a sous le radar.

Avides de sensationnalisme
Comme ces spectateurs qui ralentissent sur l'autoroute à la vue d'un accident, le monde s'est arrêté de tourner, manifestant un intérêt presque morbide à attendre, pour ne pas dire espérer, de voir la ville symbole des États-Unis sombrer dans l'une de ses propres productions hollywoodiennes. Effets spéciaux, explosions, inondations, la fin du monde en direct au journal de 20h, en 3D, une sorte de mise en abyme ironique.
Autant dire que certains doivent être un peu déçus de ces quelques morts, de ces quelques arbres arrachés, de ces quelques parkings inondés, de ces quelques coupures de courant, on a vu bien pire en Vendée, ou dans le sud de la France. Finalement, les tempêtes bien de chez nous n'ont rien à envier aux super productions américaines.
New York, New York, New York, jusqu'à la nausée, jusqu'à l'overdose, en boucle, sur tous les écrans, dans tous les médias, des journalistes avec ou sans capuche, avec ou sans parapluie, bravant les vents et les pluies diluviennes pour rendre compte à nos yeux avides de sensationnalisme du cataclysme à venir, assurément.
Le monde a tourné autour de New York durant 48 heures, exclusivement. Le monde n'était plus que New York ou New York est devenu nombril du monde.

Sandy est le pire ouragan de l'histoire d'internet aux USA
30 Oct 12
sandiet@sandiet
Les caméras uniquement braqués sur NY
Et Haïti et ses 51 morts, 15 disparus et 19 blessés ? A-t-on vu ces pauvres gens dont les maisons se sont écroulées sur eux en les ensevelissant ? A-t-on déployé caméras et journalistes pour aller filmer les routes coupées et les ponts effondrés ? A-t-on filmé ces gens qui ont tout perdu, parce qu'ils possédaient déjà si peu ?
"L’ouragan Sandy a emporté mes deux bœufs, qui représentaient ma seule source de revenus. Je ne sais pas quoi faire à présent", regrettait ainsi un habitant.
Et au début du mois, quand la saison des pluies s'est montrée meurtrière en Afrique, a-t-on aussi mobilisé les studios mobiles, et les cameramen pour aller filmer les quartiers sous l'eau, les 587 écoles inondées au Sénégal, les rues impraticables de Dakar, ses plus de 40 morts et ses dizaines de sinistrés ?
Au même moment, a-t-on également bloqué les télévisions, et tous les médias pour les 148 morts et plus de 64.000 déplacés au Nigeria, et l'apparition du choléra ? C'est vrai que des pluies, même exceptionnellement fortes, c'est moins vendeur que des vents à 150 km/h et un gros tourbillon sur une carte de la NASA.
Plus tôt, en août, quand le Cameroun a connu des inondations exceptionnelles faisant plus de 30 morts et 25.000 sinistrés, en a-t-on entendu parler au journal de 20h ?
Sandy, un ouragan d'une force historique, terrifiant "Frankenstorm", ah cela, les superlatifs n'ont pas manqué depuis 48h pour décrire ce qui allait sûrement emporter la ville emblématique des USA.
Heureusement, la peur a été plus forte que le mal, et si New York a retenu son souffle et le reste du monde avec, ce mardi matin, le monde peut recommencer à respirer, Sandy n'aura eu d'historique que l'emballement médiatique qu'elle aura suscité. En attendant la prochaine tempête, le prochain ouragan qui devra donc s'appeler Tom ou Tony, selon toute logique, et qui, pour peu qu'il menace le géant américain, monopolisera à nouveau toutes les chaînes, les unes, et le reste du monde.
Pendant ce temps, Haïti, le Sénégal, le Cameroun, le Nigeria, ou ailleurs, n'importe lequel de ces pays de miséreux peut bien continuer à subir la colère de mère nature, leurs morts ne font pas recette.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/676358-sandy-frappe-haiti-et-new-york-le-deux-poids-deux-mesures-du-traitement-mediatique.html

L'ouragan Sandy précipite Haïti dans la détresse sanitaire et alimentaire

Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Alors qu'Haïti se relève difficilement du séisme qui l'a durement frappée le 12 janvier 2010, les conséquences du passage de l'ouragan Sandy ce week-end pourraient s'avérer dévastatrices pour la population dans les jours et les semaines à venir. La petite nation caribéenne enregistre déjà le triste record du bilan le plus élevé des victimes de l'ouragan, avec au moins 52 morts, 15 disparus et 19 blessés.
Pendant trois jours, Haïti a été balayée par des intempéries qui ont causé inondations, glissements de terrain et destructions de maisons. La région la plus affectée est le département de l'Ouest, incluant Port-au-Prince, qui déplore une vingtaine de morts, dont des familles entières ensevelies dans leurs maisons effondrées. Dans la capitale, les campements de fortune, qui abritent encore 370 000 victimes du séisme de 2010, ont été durement touchés. Dans le sud d'Haïti, on dénombre 18 morts.
De nombreuses plantations ont été détruites et des routes ont été coupées, isolant des villes dans les départements du Sud et du Sud-Ouest, ont indiqué les autorités. Sandy a laissé 18 000 familles supplémentaires sans abri. Les équipes de la direction de la protection civile d'Haïti, assistées d'experts internationaux, ont tout juste entamé l'évaluation des dégâts causés par les 50 centimètres de pluie enregistrés dans certaines régions du pays. Plusieurs jours seront nécessaires pour compiler les données.

LE RISQUE D'ÉPIDÉMIE DE CHOLÉRA
Les Nations unies s'inquiètent des conséquences à long terme du passage de l'ouragan, et notamment des risques liés à l'aggravation des conditions sanitaires. Depuis octobre 2010, le choléra a ainsi touché 600 000 habitants dans le pays et fait plus de 7 400 morts.
Au cours des derniers jours, les organisations humanitaires ont observé une forte augmentation de cas de choléra présumés dans sept départements, dont 86 dans les camps de réfugiés de Port-au-Prince, selon l'Organisation panaméricaine de la santé. Ce qui reste encore difficile à confirmer, car plusieurs communautés demeurent isolées et uniquement accessibles par hélicoptère.

ALERTE SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Les autorités haïtiennes et les organisations humanitaires présentes sur place s'inquiètent également d'une augmentation des prix des biens de première nécessité, du fait de la destruction des plantations et des cultures de subsistance dans le tiers sud du pays. "L'économie a subi un coup sévère", a indiqué le premier ministre, Laurent Lamothe, à Reuters. "La plupart des cultures épargnées par l'ouragan Isaac [qui a frappé l'île en avril] ont été détruites par Sandy", a-t-il déploré.
La destruction des denrées alimentaires pourrait aggraver une situation déjà tendue sur le plan politique, alors que le pays a été secoué au cours des derniers mois par de violentes manifestations contre la vie chère. Une crainte exprimée parJean Debalio Jean-Jacques, directeur du département du Sud au ministère de l'agriculture. "Tout ce que les paysans avaient – maïs, tubercules – a été dévasté. Certains avaient déjà préparé leurs champs pour les cultures d'hiver et ça a été dévasté", a-t-il déploré.
Dans la ville d'Abricots, dans le sud-ouest du pays, le maire Kechner Toussaint évoque "un désastre agricole" et prédit "une famine dans les prochains jours". Régimes de bananes et arbres à pain, bases de l'alimentation locale, ont été totalement détruits. Dans la région de Camp-Perrin, ce sont les cultures de café qui ont été dévastées à quelques semaines de la récolte. "Le café est l'épargne des paysans", a déploré Maurice Jean-Louis, un planteur à la tête de la coopérative des planteurs de café de Camp-Perrin.

APPEL À L'AIDE INTERNATIONALE
Pour faire face à la situation, le gouvernement a annoncé l'octroi de 350 millions de gourdes (6,3 millions d'euros) pour aider les régions affectées. L'Etat et les organisations humanitaires ont commencé à distribuer de la nourriture, de l'eau et d'autres biens de première nécessité aux victimes de l'ouragan. Vendredi, le président haïtien, Michel Martelly, et le premier ministre avaient distribué des rations alimentaires et des bouteilles d'eau dans les quartiers pauvres de la capitale. "Les stocks sont à un niveau dangereusement bas. Après la tempête tropicale Isaac en août, ces stocks n'ont pas été reconstitués", a averti George Ngwa, porte-parole de OCHA, qui coordonne l'aide humanitaire en Haïti.
Un appel à l'aide internationale d'urgence a été lancé, auquel le Venezuela a déjà répondu en envoyant un bateau et un avion cargo avec de l'eau et de la nourriture.L'Union européenne a indiqué qu'elle soutiendrait les efforts de reconstruction en Haïti, ainsi que dans le reste des Caraïbes touché par l'ouragan. "L'UE se tient prête à soutenir les efforts de reconstruction. Nous continuerons également àsoutenir les projets de prévention des catastrophes et de réduction des risques dans les pays vulnérables des Caraïbes et autres régions sujettes aux catastrophes", ont écrit dans un communiqué commun la haute représentante de l'UE, Catherine Ashton, et la commissaire chargée de la gestion des crises,Kristalina Georgieva.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/30/l-ouragan-sandy-precipite-haiti-dans-la-detresse-sanitaire-et-alimentaire_1783347_3244.html