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jeudi 14 août 2008

Regards contraires sur la rivière (ou Quand un Paradis languit)

En suivant le regard des gens qui parlent de la rivière de Cavaillon, plusieurs approches se croisent et s'opposent sur la manière de voir une même chose.

La quatrième édition du festival de la rivière de Cavaillon a servi de prétexte pour mettre en valeur le cours d'eau naturel qui arrose la petite ville de Cavaillon, dans le département du Sud d'Haïti. Pendant les trois jours de folle ambiance au bord de l'eau, les 8, 9 et 10 août, on a remarqué que les gens n'étaient pas trop enthousiastes à plonger dans la rivière.
Une certaine appréhension se lisait sur le visage des Cavaillonnais et de nombreux visiteurs. La rivière de Cavaillon ne montre pas cet aspect attrayant qu'offre sa carte de visite. A la porte de la ville, le marché de Cavaillon, élevé sur la rive, présente un tableau discordant à l'image écologique que les organisateurs du festival veulent vendre au public.Il faut signaler que cette rivière, qui prend sa source dans les chaînes de montagnes de Macaya, est aussi une aubaine pour les laveurs de voitures. « Se la nou fè ti kòb nou, se malere nou ye », déclare Dieufène, un laveur de voitures qui considère ce cours d'eau comme une station de lavage.Des enfants, des femmes et des hommes nagent tranquillement dans l'eau, sans se soucier des souillures et des microbes.

« Nous n'avons pas à avoir peur de nous baigner dans une eau courante. Dlo k ap kouri pa kenbe mikròb », déclare Marc, un paysan dont le jardin proche de la rivière dépérit au soleil.« L'eau de la rivière est bonne. On la boit sans problème », affirme Anna, une marchande qui profite du festival pour se donner du bon temps.

Autres regards
Accoudée au pont étroit en fer jeté sur la rivière, l'air pensif, Sheila, 24 ans, une native de Cavaillon, pose un regard qui contraste avec ceux des baigneurs qui s'amusent.
Songeuse, Sheila se rappelle ses moments de détente au bord de l'eau. « Quand j'étais enfant, je naviguais sur la rivière sur un tronc de bananier. En ce temps-là, la rivière était profonde. Du haut de ce pont, je sautais dans l'eau. Si on le fait aujourd'hui, on se rompra le cou », regrette-t-elle.
Sheila a fait son deuil de la rivière de Cavaillon. « A chaque fois que je me baigne dans cette rivière, j'attrape une infection », confie-t-elle. Comme des milliers de Cavaillonnais, Sheila a pris part au festival de la rivière pendant les trois jours. Elle a dansé et a apprécié les prestations des artistes du Sud et ceux qui sont venus de Port-au-Prince. Elle a béni les trois jours de rêve qui ont réveillé le potentiel culturel et touristique de sa ville natale. La jeune fille a incité beaucoup de gens à visiter l'habitation du général Borgela, les zones humides, comme Tête source, le lac de Flamand, la savane Bondieu et même les ruines de la Fabrique de Conserve de Légumes et de Fruits (FACOLEF) où plane depuis 1984, année où la fabrique a pris feu, un parfum de nostalgie qui hante la mémoire des anciens ouvriers et d'une jeunesse encroûtée dans le chômage.
Le coordonnateur général de l'Association des Etudiants et Universitaires de Cavaillon (AUECAH), Jean Yxon André, pense que cette tendance ''antiécologique'' va changer bientôt. Cette association qui travaille dans le domaine de développement communautaire à Cavaillon depuis 2004 « a créé un espace de sensibilisation et de promotion pour la protection des milieux naturels et des espèces aquatiques ».

La rivière de Cavaillon, pour l'AUECAH, est un patrimoine à sauvegarder et à exploiter, car ce cours d'eau naturel est un atout majeur pour la promotion de l'écotourisme et de la valorisation des potentiels culturel et historique de Cavaillon.

Au lieu de maudire la situation dans laquelle se débat la rivière de Cavaillon, André fait l'inverse et rêve à haute voix : « Restons positifs. Voyez-vous, sur les rives, on a planté des bambous. Ces plantes prolifiques vont donner généreusement leur ombrage à ce site. Dans les années à venir, je vois un paysage transformé avec des espaces attractifs, des dancings; le marché sera placé ailleurs et même le site où se déroule le festival de la rivière sera merveilleux. »

Claude Bernard Sérant

La route Mirebalais-Hinche sera réhabilitée

Les travaux de réhabilitation des 54 Km de route qui séparent la ville de Mirebalais à Hinche démarreront en septembre prochain, selon un contrat- d'une valeur de quarante-sept millions sept cent mille (47 700 000. 00) d'euros- signé le mardi 12 août entre le ministère des Travaux publics Transports et Communications (MTPTC), la firme Ghella SpA et l'Union Européenne. Les fonds sont fournis par le neuvième fonds européens de développement (9e FED) dans le cadre du Programme de réhabilitation et de relance post-crise.
Sauf de petits tronçons de rectification, le tracé de la route qui sera revêtue en béton bitumineux suivra celui de la piste existante. La réhabilitation de ce tronçon complètera l'aménagement de la route nationale # 3 qui, entre Croix-des-Bouquets et Mirebalais, est dans une phase très avancée.

Ce tronçon important du maillage routier doit faciliter les activités touristiques tout en favorisant le développement de la production agricole ainsi que les rapports avec les départements du Nord, de l'Ouest, de l'Artibonite. Les travaux doivent durer 30 mois à compter du mois de septembre. http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=61118&PubDate=2008-08-13

26 millions de personnes, dont des haïtiens, risquent de basculer dans l’extrême pauvreté, prévient la BID

12% du PIB devraient être transférés aux plus pauvres du pays
Mercredi 13 août 2008,
Radio Kiskeya

Plus de 26 millions de personnes, dont des haïtiens, pourraient plonger dans l’extrême pauvreté en Amérique latine si des mesures ne sont pas prises en vue d’amortir le choc de la hausse des prix alimentaires, a averti mercredi la Banque Interaméricaine de Développement (BID).
Selon les résultats d’une étude de la banque régionale rendus publics à Washington et portant sur l’impact de la crise alimentaire dans 19 pays, les familles au bas revenu risquent de subir un déclin économique spectaculaire. Cette situation sera inévitable si les prix élevés de produits agricoles tels le riz, l’huile de cuisine restent élevés et si parallèlement la production des pays concernés n’augmente pas.
Les projections de l’institution montrent que de tous les pays de la région Haïti est celui qui doit faire le plus d’efforts. 12% du Produit intérieur brut (PIB) devraient être transférés aux pauvres pour qu’ils puissent revenir à un niveau de consommation égal à celui qu’ils avaient avant la crise alimentaire.
Pour le Pérou, le transfert obligatoire du PIB se situe à 4,4% et pour le Nicaragua à 3,7%.
La BID souligne que des pays comme le Mexique, le Honduras et la Jamaïque ont déjà commencé à travailler avec elle sur les perspectives de développement de leur programme de production et l’amélioration de la logistique de la distribution des aliments qui contribuera à faire baisser les coûts.
Entre janvier 2006 et mars 2008, les prix des aliments de base tels le maïs ont connu dans toute la région une hausse de 68%.
Mardi, la Banque Interaméricaine de Développement avait déjà appelé les gouvernements des pays latinoaméricains les plus affectés à renforcer leurs programmes sociaux dans le but d’alléger les effets du renchérissement des produits qui menacent 71 millions de pauvres.
En avril dernier, de violentes protestations sociales contre la faim avaient fait six morts et des blessés puis entraîné le vote d’une motion de censure du Sénat contre le gouvernement du Premier ministre Jacques-Edouard Alexis. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5218

Le Sénat menacé d’autodissolution

Un plan de "sortie de crisë" de Lespwa qui viserait à faciliter l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement
mercredi 13 août 2008,
Radio Kiskeya

Les sept Sénateurs de la plateforme présidentielle Lespwa et leur allié Lavalas, Yvon Bissereth (Sud), s’apprêteraient à démissionner dans les prochains jours si aucune solution de compromis ne permet la ratification de la déclaration de politique générale du Premier ministre Michèle Duvivier Piere-Louis et l’arrivée d’un nouveau gouvernement.
Le Sénateur Bissereth, qui en a fait l’annonce mercredi, a dénoncé les manœuvres de certaines forces politiques au Parlement qui ne visent qu’à empêcher le déblocage de la situation en multipliant des exigences les unes plus farfelues que les autres.
Le parlementaire se déclare préoccupé de constater que l’escalade des prix des produits de première nécessité se poursuit alors que le processus de formation du nouveau gouvernement est toujours dans l’impasse.
Pour sa part, le Sénateur Jean Hector Anacacis (Lespwa/Ouest) a proposé une fois de plus de ramener le quorum de la Chambre haute de 16 à 10 Sénateurs afin de faciliter la ratification de l’énoncé de politique générale de Mme Pierre-Louis exposé jusqu’ici à un vote incertain du Grand Corps.
Selon Anacacis, il s’agirait là de "l’ultime plan de sauvetage du Sénat menacé de dissolution. Dans le cas contraire, les Sénateurs de Lespwa et leur allié mettront leur plan de démission collective à exécution, a très sérieusement menacé le parlementaire. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5219
HRV commente : Il faut reconnaître que le jeu de la politique chez nous prend une autre tournure assez amusante. Après des approches et des rebondissements invraisemblables, l’équipe officielle rebondit à son tour et semble reprendre le dessus avec la menace d’une démission en bloc ; démission qui rendrait carrément caduque le Sénat de la République.
Pour l’instant il semblerait que cette réplique du secteur gouvernemental répondant à une exigence de plus en plus dure et farfelue des sénateurs-négociateurs soit la seule façon de contourner l’obstacle du pouvoir législatif.
Beaucoup de politiciens et observateurs commencent déjà a voir dans cette ultime proposition pour la sortie de crise un plan conscient ourdi par le chef de l’état lui-même.
Nous avons du mal à croire qu’un plan ait été élaboré dans ce sens avec le nombre de rebondissements et le comportement souvent extrême des parlementaires.
Les responsables de l’exécutif ne sont pas dotés d’une expertise politique proche du génie pour ourdir un plan de cette envergure.
Nous attendons la réponse de l’autre camp.

Le Collectif Agir pour Haïti, un nouveau parti politique regroupant les jeunes

• Le CAH, Collectif Agir pour Haïti, est un projet de parti politique qui a germé dans l’esprit de jeunes d’Haïti et de la diaspora «qui désirent s’intégrer plus activement dans la vie politique du pays» relève-t-on dans le document envoyé à HPN.
Dans le but d’apporter leur contribution et de prendre une part plus active à la vie politique haïtienne, un groupe de jeunes d’Haïti et de la diaspora se réunissent le 12 août, le jour international de la jeunesse, pour procéder au lancement du CAH, Collectif Agir pour Haïti. Ce nouveau parti politique se créé «en dépit des nombreux qui existent déjà dans le pays», ajoute-t-on dans le dossier de presse.
Le 1er janvier 2008 ont été jetées les bases de création du Collectif Agir pour Haïti qui se veut une «organisation politique moderne, démocratique, de tendance libérale ouverte et respectueuse des sensibilités de chacun».
Le CAH se donne pour ambition «de créer un mouvement libéral (…), un projet de société fondé sur le libre choix de chacun».
Le collectif dit incarner une nouvelle génération politique «convaincue des vertus de courage et de la vérité». Les responsables de ce nouveau parti qui vise les jeunes se disent confiants en l’avenir et entendent apporter un souffle nouveau à la politique haïtienne.
«Tant que les jeunes ne s’impliquent pas dans la chose publique, les risques de dérive et d’échecs seront omniprésents», prévient le CAH.
JJ/HPN
HRV commente :
Le panorama politique haïtien compte officiellement 19 partis politiques. 19 entités qui sont aujourd’hui au devant de la scène politique et surtout responsables de la situation de crise qui prévaut depuis 4 mois dans le pays.
Nous sommes toujours sceptiques devant l’apparition de nouveaux partis politiques. La solution serait plutôt la restructuration des partis existant en les redynamisant. Nous ne voyons jamais de conférences ou de congrès visant la formation des jeunes en matière de politique.
Cette dépêche annonçant la formation du CAH n’identifie pas les chefs de fil derrière cette tentative de formation de regroupement politique.